Haha ! Hodelali mes compères !

L'homme affublé d'un costume ridicule et de collants moulants vient s'appuyer au bas de l'échelle du petit village, perché dans les arbres. Se campant fièrement en contrebas, il hèle les habitants de sa voix puissante et virile d'homme des bois:

"HAHA ! Hodelali mes compères ! Hodelali ! L'illustre Robin Dubois vient vous faire l'honneur de sa visite ! Envoyez moi donc l'échelle..."

Il regarde autour de lui, examine les environs, visiblement à la recherche de quelque chose, ou de quelqu'un. Diantre ! Toujours pas de nouvelles de Frère Suc et de Gros Jean...

"N'avez vous pas vu passer Gros Jean, mon fidèle compagnon, et le bon moine Frère Suc, par le plus pur des hasards?"

Heu... ouais, salut à toi aussi.

La crête punk qui vient de se pencher du haut de la plate-forme appartient à une jeune femme d'une vingtaine d'années, visiblement assez perplexe.
Génial, encore un cinglé, se dit visiblement Gila.

Pour les gros gens, on en a bien un ou deux qui sont un peu enveloppés mais... pour Suck, t'es sûr que c'est un frère? Parce que ça collerait assez avec les habitudes d'une religieuse de chez nous...

Alors que la bonne femme coiffée comme un coq fait son apparition par dessus la rembarde, une échelle de corde tombe. Robin s'y accroche, et tout en montant:

"Hodelali, belle commère ! J'ai fait la connaissance de cette religieuse des plus étranges ! HAHA ! Oui ! Il me semble qu'elle est partie faire pénitence, sans le manger et le boire, loin dans le désert... Mais avant de partir, elle m'a béni de sa douce cyprine."

Arrivé en haut de l'échelle, il enjambe la rembarde de protection, et se retrouve sur la plateforme, à coté de la genre de punk.

"Ho ho ! Quelle étrange coiffe que voilà... On croirait un de ces troubadours qui chantent assis dans la rue, avec leurs chiens, et qui prennent par intraveineuse des produits qui décuplent les forces... Mais trêve de parlementure."

Il désigne un homme crasseux et barbu qui monte l'échelle à sa suite.

"Voici le comte Belzile de la Butte, que j'ai recueilli pas plus tard qu'hier soir, alors que la nonne s'en allait. Il n'est pas très bavard, mais il m'a l'air d'un fier compagnon ! Mène nous donc au seigneur du coin. Le vrai seigneur, pas le chauve qui à l'air d'une pédale."

Gila baisse la tête et soupire, visiblement chagrinée. Puis elle relève son visage vers celui de Robin Dubois, avec le genre de regard qui convaincrait un pit-bull de laisser tomber et de se mettre au végétarisme.

Alors écoute-moi bien, mon pote, parce que je vais le dire qu'une fois, lentement, des fois que tu serais aussi con que tu en as l'air.
Que tu traites Fricky de pédale, j'en ai limite rien à foutre, même si venant d'un gars qui porte des collants, je trouve ça douteux.
Mais si tu tiens vraiment à me traiter de clodo et de junkie, je te suggère de ne pas le faire quand j'ai une lance à la main et toi le dos à un putain de trou.
T'as compris, connard, ou je t'envoie vérifier si les blaireaux retombent sur leurs pattes?

"HAHA ! Diable ! Voilà une femelle a la langue bien pendue !"

Il éclate de rire, avant d'envoyer une bonne grosse tape au cul de la coincée.

"Retrouvons nous dans ma couche une fois que j'en aurais terminé de mes affaires. Je dois d'abord prendre position dans un arbre et dérober les riches afin de nourrir la bande à Robin, qui est ma foi fort pauvre ! Oh oui ! HAHA !!"

Il s'en va en direction des cabanes perchées plus loin, en gueulant...

"Fricky ! Vieux pédéraste ! OU VOUS CACHEZ VOUS??"

Après une ou deux secondes à rester bouche bée, Gila reprend une contenance et part d'un pas leste à la suite de Robin. Plus habituée aux passerelles haut perchées d'Hivernage, elle l'a bientôt rejoint, et s'empresse de poser une main amicale sur son épaule pour attirer son attention et arrêter un moment son périple sonore à travers la communauté.

Fricky est parti en vadrouille dans le désert, joyeux compagnon, aussi n'est-il pas la peine de réveiller toute la forêt en partant à sa recherche.
Cependant, j'aurais quelque chose à vous demander, sire Robin. Avec votre permission, bien sûr.

"FRRIIIIICKYYYYY !!! FRRRIIIIIIICCCKKKYYYYYYY !!! VIEILLE MOULE ANEMIQUEEEEE !!! VIENS IC... Hu?"

Rattrapé par la punk, le Grandiose personnage se retourne vers elle. Il la regarde dans les yeux, et comprend immédiatement. Doucement, il pose ses mains sur ses épaules, et plonge son regard plein de compassion et de bonté dans celui de la crêtue.

"Non, ne dis rien, jeune troubadour aux dessous que je devine affriolants. L'illustre Robin devine tes sentiments à son égard, mais... C'est une histoire impossible, hélas. Mon coeur est déjà pris par la belle Marianne et..."

Il la relâche et se retourne pour s'appuyer à une rembarde surplombant le vide.

"... Et hélas, je ne pourrais te contenter dans cette idylle, même si mon coeur n'était pas pris. Car la vie de Robin est faite de dangers terribles, et de périls effrayants ! HAHA ! Oui ! Mes joyeux compagnons et moi devrons bientôt repartir, puis repartir, et repartir encore et toujours, sans jamais pouvoir nous poser ! Il nous faudra livrer de terribles batailles, et dérober aux RICHES pour nourrir les pauvres... Parmi lesquels le pauvre Robin et ses pauvres Joyeux compagnons..."

Il écarte les bras façon Jésus sur la croix, toujours en surplombant le vide.

"OUI ! OUI ! C'est une mission pleine de terribles dangers que la mienne ! Enfer ! D'y penser j'en ai les couilles qui bleuissent ! Mais tant qu'y'aura de braves gars, dans la bande à Robin, ils reprendront aux sales cons de quoi manger du pain ! HAHA !! HODELALI JOYEUX COMPERES !!"

Le voilà qui place maintenant ses mains en porte voix pour brâmer à tue tête:

"JEEEAAANNNN !!! FRERE SUC !!! BELZIIILEEEEEEE !!! HODELALI VAILLANTS COMPAGNONS !!! HODELALI !!! HAHA !!! VITE !! EN AVANT VERS DE NOUVELLES AVENTURES !!!"

Il n'y a pas à dire... Le spectacle pourrait en méduser plus d'un...

Et médusée, Gila l'est bel et bien, alors elle laisse ses sentiments parler pour elle. Se laissant aller sans plus de retenue, elle se dirige vers Robin, et l'éloigne doucement de la balustrade. De la plus douce des pressions, elle pousse le héros de cape et d'épée à se tourner vers elle, plongeant dans ses yeux un regard hirondelle ou brûle toute la force de ce qu'elle désire en cet instant. Une main délicatement posée sur le menton ceint d'un bouc affriolant, elle tourne le visage de Robin vers le sien, et penche légèrement la tête en arrière, comme pour pouvoir mieux contempler la grandeur de celui qui lui fait face.

VLAN!

Dans le Fract, on devrait toujours se souvenir qu'avoir une jolie tête n'empêche pas de s'en servir pour donner des coups de boule comme un pilier de bar. Dont acte.

Pourtant leste et agile, le Magnifique personnage aux verts collants ne voit pas le coup arriver. Au contraire, pour contenter la paysanne, il tend ses lèvres vers elle... La belle affaire ! Ce n'est pas la bouche de la gueuse qui vient lui caresser la langue, mais bel et bien son front.

"Hourmppffff !!"

Le héros magnifique porte les deux mains à sa bouche, encore étonné du coup, qu'il prend pour un élan sauvage d'affection de la part d'une groupie en furie...

"Et bien diable ! Quelle fougue, belle bergère ! Mais hélas, n'insiste point... L'illustre Robin ne peut t'apporter ce que tu désires."

Il enfonce un doigt dans sa bouche, vérifie que ses dents sont toutes bien en place...

"Enfer... Pour un peu elle nous luxait la mâchoire la salo.... L'aimable donzelle..."