Enfin arrivée

De jour la chaleur, de nuit le froid. Des semaines de marche avant qu'enfin elle puisse entendre des voix dans cette foutu radio qui avait été bien garder par un ....... squelette. Un homme l'avait diriger vers cette ville du nom d'Hivernage.
Le pas trainant, elle arrivait aux portes de la ville. Un foulard dans la main, elle s'essuyait le front quand on entendit crier.

- Hola ..... quelqu'un ici? Soy Alia.....

"Hola ..... quelqu'un ici? Soy Alia....."

Au bruit de cette douce voix de camionneur, Fricky se dit que c'était encore un plouc qui débarquait ici, pas de quoi en faire un fromage. Puis, il se remémora que c'était lui qui était en charge de balancer l'échelle aux nouveaux arrivants.
Grommelant tout ce qu'il savait sur ces-gens-qui-arrivent-et-qui-font-chier-à-venir-et-que-dès-fois-on-se-demande-pourquoi-ils-viennent, Fricky se rapprocha de la plateforme d'accueil, une sorte de petit balcon improvisé permettant de quitter l'épaisse couverture des feuilles des arbres et de se montrer.

"T'es qui toi ? Soyaya ? Et qu'est-ce qu'tu veux ?"

Déjà des heures qu'elle attendait en bas de cette échelle, assise en tailleur, quand enfin une voix, peu importe laquelle avait daigné lui répondre. Elle se lève, époussetant son pantalon, puis lève la tête. La main en cache soleil elle répond.

- Hey .... moi Alia, comprends toi? .... des gestes accompagnaient ses paroles. Moi ici depuis des heures. Un ombre a donné à moi le chemin pour venir ici.

Puis elle baisse la tête pensive, cherchant le nom de l'homme qui l'avait diriger à l'hivernage.

- Lui s'appelle Dis ..... Dis.......elle claquait des doigts en cherchant son nom. Distorsion. Voila...moi chercher asile, et à boire. Moi avoir soif.

"C'est Distorsion qui t'envoie ? Mouais... il d'vait encore s'dire qu'il lui f'rait le cul à celle là..."
Fricky l'observe rapidement de la tête aux pieds. Son air affamé et asséché lui disait qu'elle devait pas vraiment savoir utiliser ses mains et que ça faisait déjà quelques lunes qu'elle galérait. Typiquement le genre de fille qu'on est mieux à foutre au pieu qu'au turbin. Enfin, elle était là, et la question qui se posait c'était surtout : doit-elle entrer ou non ?

"Ouais, ok ! Mais tu sais faire quoi ? Parc'qu'ici, on garde pas d' branqu' ! Alors va falloir l'mériter d'monter à l'échelle !"

Un long soupir s'échappa des lèvres de l'espagnole et secouant la tête. Elle n'avait qu'une envie c'est de lui mettre une tête. Elle était fatiguée, assoiffée et lui, ne trouvait rien de mieux à lui demander ce qu'elle savait faire.

- Moi ............ savoir faire bricole? Trabajar, tout ce que toi vouloir. Pero mierda, me deja me ascender a esta escala.

Puis elle ouvre son sac, lui montrant qu'elle avait ramasser toute sorte d'objet, de vis, de fil électrique et autre cochonnerie du genre.
La patience de l'espagnole l'avait abandonnée dans le désert il y avait bien longtemps. Et se murmura à elle-même.

- Y distribuyo guantadas

"Mouais... j'sais pas si tu s'ras vraiment utile ici mais comme c'est Disto' qui t'envoie... J'te ballourde l'échelle. Tu verra que sur ta gauche, y'a la salle commune. Tu pourras pieuter là d'dans en attendant une vraie piaule. Tu d'vrais bien trouver quelqu'un qui t'accepte contre... un p'tit geste d'amitié. Hé hé hé..."

Fricky lança un coup de pied dans le tas de corde qui servait d'échelle et elle tomba jusqu'au sol, permettant à l'Espagnole de pouvoir monter sur la plateforme.

(Hrp : j'ai pas de proposition pour entrer de ta part.)

Mamie sortit de la serre, passa par le puit pour faire le plein et repartit vers la vigie, où elle avait installé ses affaires, quand elle entendit les échanges entre le Patron et une nouvelle. Curieuse comme une pie, elle s’approcha de l’espagnole.

« Bonjour, et bienvenue !

Tenez c’est de l’eau bien fraîche, je viens juste de la prendre. Ça vous fera passer le gout du sable, et de la chaleur. »

Mamie tendit un pichet plein d’eau fraiche et s’assit sur une branche à l’ombre.

« Ne vous formalisez pas pour l’accueil, ça doit être ses hormones qui le travaillent en ce moment. Venez plutôt vous installer à l’ombre des branches, par ces températures c’est d’autant plus appréciable que dans la salle commune, ça sent les pieds et le camarade Yuri ronfle comme un sonneur de cloche. En plus robuste comme vous avez l’air de l’être, je me demande si vous ne pourriez pas travailler au puit, ce n’est pas le travail qui y manque. Vous aurez qu'à y aller voir demain. »

Au moment ou l'échelle tombait à ses pieds, une vieille lui souhaita la bienvenue, avec en prime de l'eau fraiche. Alia tendit la main pour la prendre.

- Merci ..... vous gentille.... fronçant les sourcils en direction de l'homme, limite provocatrice.

Puis elle reporte son regard sur la vieille Dame et se présente.

- Moi être Alia. Et ..... cherchant ses mots ...... vous dire moi travailler puits? c'est ça? Moi faire des choses pour remercier hospitalité. Donc pas problème si moi travailler puits.

Puis elle marque une pause, prenant une gorgée d'eau. Petite, pour ne pas avoir l'impression qu'on lui arrache la trachée.

- Vous... appelez comment?

Alia pris son sac et se dirigea vers un coin d'ombre.

«Aria... c’est joli !

Moi, on me surnomme çavachier parce que je ne me laisse pas marcher sur les pieds sans réagir et ça depuis tellement longtemps que j’en ai presque oublié mon vrai prénom. » Mamie ricana et resta pensive quelques secondes, avant de se reprendre.

« En fait, je ne suis pas là depuis très longtemps, mais j’aime bien cette communauté dans les arbres, vous allez voir c’est agréable et original. »

Puis indiquant Fricky du menton qui continuait à grommeler dans son coin.

« Ne vous formalisez pas sur l’accueil de Fricky, c’est le chef ici et il a peur parfois d’accepter n’importe qui et que l’on en subisse tous les conséquences. Mais en fait je suis sure qu’il cache sous cet aspect un grand cœur. Ce n’est qu’un homme, vous savez, il ne faut pas lui en tenir rigueur.

Et vous, vous venez de loin ? Vous êtes de passage ?»

Mamie se sentait bien en présence d’Alia, elle ne la connaissait pas plus qu’une autre, mais il émanait de cette fille quelque chose de sain et de frais, et ça changeait un peu des tarés qui peuplaient ce foutu désert.

Alia se laissa glisser contre un tronc d'arbre pour finalement s'assoir, laissant échapper un soupir à cause de la chaleur. Les jambes repliées, les bras ballant sur ses genoux devant elle, celle-ci reprit une gorgée d'eau, rectifiant au passage son prénom que la vieille Dame avait écorché intentionnellement.

- Moi désolé de vous dire ça, mais c'est Alia... et pas Aria. Moi pas en vouloir à vous hein.... jugeait-elle nécessaire de dire.

Elle leva la tête comme elle pouvait vers l'homme.

- La chaleur doit énerver homme la haut. Alors peut-être normal que lui mauvaise humeur.... ce qui arracha un sourire en coin. En tout cas, moi pas savoir si moi être passage, pas encore sûre, mais .... si moi bien ici peut-être que moi rester parmi vous. Mais ..... elle fronça le nez..... moi pas rappeler de tout.... mêlant le geste à la parole. Moi pas rappeler comment moi avoir attéri dehors après boum. Moi croire qu'il faut ... allez de l'avant.... et pas voir arrière.

« Oh Pardon ! C’est Alia et pas Aria ! Excusez moi je suis un peu sourde parfois ! C’est l’âge vous comprenez ! Alia c’est sacrement mignon aussi et ça vous va bien je trouve. »

Mamie observait tranquillement la jeune étrangère, elle avait l’air de se remettre doucement de son séjour dans le désert. L’eau et l’ombre avaient l’air de faire leurs effets.

« Quand au passé, vous avez bien raison, à chaque jour suffit sa peine. Faut garder foi en l’avenir. Je ne suis peut être pas la mieux placée pour vous parlez de la communauté, mais elle est sympa. Quand il fera moins chaud, je vous invite à la visiter, toutes ces huttes dans les arbres reliées entre elles ont quelque chose de différent d’une autre ville. Vous allez peut être me prendre pour une vieille folle, mais moi je trouve qu’elles ont quelque chose de vivant. Comme si elles avaient fusionné avec les arbres qui les supportent. Enfin vous verrez par vous-même.»

La jeune femme fini par vider son verre d'un trait, l'effet de sècheresse de sa gorge passée, elle voulait sentir l'eau couler dans ses entrailles. Rafraichir son corps intérieurement.

- Ca faire du bien ...... ça rafraichir moi. Vous êtes là depuis combien de temps? Arrivée toute seule?

Elle finie par enlever son gilet sans manche qu'elle déposa au sol, découvrant ainsi un tee-shirt plus que sale. Puis instinctivement, elle tira sur le haut de celui-ci et se senti, laissant échapper un....

- Madre de dios... que je pue.

Mamie éclata de rire à la réflexion d’Alia.

« Ma petite, il est rare que l’on revienne du désert sans avoir sué, mais on voit que vous n’avez pas sentit les chaussettes de Yuri sinon vous ne trouveriez pas ça si terrible. Mais venez avec moi, nous les filles avons un petit coin à nous pour prendre des petites douches. Faut pas exagérer bien sur, l’eau est précieuse mais je crois que vous devriez apprécier. Vous n’avez qu’à me passer votre tee-shirt, je vous le nettoierai pendant que vous vous lavez, avec la chaleur qu’il fait, il sera vite sec. »

Mamie se leva et précéda la jeune femme.

« Je suis là depuis quelques lunes maintenant, je suis arrivé ici avec les baroudeurs du Père Fide. Ce sont des gens extra, mais il reparte demain matin vers une autre communauté. »

Un sourire s'afficha sur le visage de l'espagnole. Ca faisait du bien de voir que certain n'avait pas perdu leur humeur.

- Qui être ce Yuri? Faut dire à moi, , comme ça moi eviter de passer près de lui et ses chaussettes

Puis elle écarquille les yeux quand la vieille Dame prononce le nom de "douche".

- Madre de dios, vous avoir de quoi lavez? Et ..... regardant autour d'elle...... que filles hein?

Puis elle se lève, prends son bardas sur l'épaule et suit Mamie.